Story:Brèves du Jitumu N°16 : Aflatoxine, la maladie de l’amertume en bamanankan : Démonstration d’une technique de lutte préventive.

Published:
Wednesday, August 9, 2017

Brèves du Jitumu N°16 : Aflatoxine, la maladie de l’amertume en bamanankan : Démonstration d’une technique de lutte préventive.

‘’La lutte contre l’aflatoxine  est un combat de longue haleine pouvant et devant être enclenché dès la phase d’installation du champ’’. 

Même si on n’en fait, habituellement, cas que lors des phases de gestion post récolte  et cela avec une emphase particulière sur son lien aux arachides ; « les aflatoxines sont des toxines produites par des champignons qui colonisent le maïs, le sorgho, les arachides, le millet, le manioc, les piments et d’autres produits de base cultivés en Afrique. Cette contamination a de nombreuse conséquence, notamment sur la santé humaine, la sécurité alimentaire et le commerce » Rapport annuel 2016, CTA, P15.

Couramment appelée  ici au Mali spécifiquement dans le Jitumu ‘’Kunaya Baana’’ ou maladie de l’amertume, ces conséquences suscitées de l’aflatoxine restent aussi largement méconnues  que les techniques de son élimination sont inconnues de la majorité des populations paysannes.

Pour une sensibilisation effective aux conséquences profondes et aux causes réelles de cette fâcheuse pathologie, le conseil agricole travaille à la vulgarisation de plusieurs techniques et technologies de luttes préventives  en phase de gestion post récolte mais aussi et surtout en phase d’exploitation agricole. Et c’est une des techniques de cette dernière catégorie qui fait l’objet du présent.

Car  tout au long de cette saison des pluies  2017 -18, la commune rurale de Ouelessebougou - grâce au partenariat technique et financier entre Kilabo Mali, Icrisat et Eucord - sera l’heureuse bénéficiaire à travers 3 de ses villages de 3 parcelles d’arachides destinées à la démonstration d’une technique particulière de lutte préventive contre l’aflatoxine.

Ici au village de Zambougou à 10km  au sud de Ouelessebougou, sous la supervision de Oumar Traoré dit Kilabo Barou c’est au champ de Samaké Oumou Barry que la parcelle de  démonstration de ladite technologie est installée sur une superficie de  20 m2.

Avec une semence d’arachide véritablement sensible à l’aflatoxine en l’occurrence la variété ICGV 90-124  dite ‘’Yiriwa Tiga’’, la mise en œuvre de la dite technologie consiste en la répartition des 20 m2 en  2  mini parcelles de 10 m2 dont une servira de théâtres aux tâches de démonstrations proprement dite tandis que l’autre  servira de témoin. Ensuite, l’on procède avant le semi à l’épandage de 25kg de compost sur la parcelle test alors que l’on sèmera dans la parcelle témoin  sans apport préalable ou ultérieur  d’aucune espèce de fumure ou de fertilisant. 35 jours après ces semis, il sera encore procéder à l’apport de 4 kg de chaux blanche à la parcelle test  à l’exclusion de la parcelle témoin, qui ne recevra  rien. 

De ces semis aux récoltes à venir, la paysanne propriétaire du champ a la charge de procéder à différentes observations comparatives  se rapportant à l’état des plantes et leurs rendements sur les deux parcelles constitutives dudit champ de démonstration : celle où se déroule le test et celle qui fait office de témoin. Après les récoltes, un test en laboratoire valide les résultats de la démonstration sur la base d’échantillons d’arachides prélevés sur les deux parcelles en jeu.

Quand on sait en Afrique combien l’aflatoxine, déjà largement incriminée dans les cas de cancer du foi et autres cas de kwashiokor, impacte négativement les efforts de sécurité alimentaires en Afrique en plus des pertes en recette d’exportation estimées entre ‘’400 et 600 millions d’euro’’ (CTA, rapport annuel 2016) ; l’on ne peut que prier pour une large adoption par les paysans du Jitumu de cette autre technologie de lutte contre l’aflatoxine si ces résultats sont concluant. Agriculturellement Vôtre.

 

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