De l’utile à l’agréable : le coton dans le processus de gestion de la fertilité des sols à Dongoronna dans le Jitumu au Mali.
‘’ Sans le coton, nous ne serons pas en mesure de lever les défis de sécurité alimentaire auxquels nous sommes confrontés.’’
‘’ Nos terres se sont tellement appauvries qu’on ne saura jamais payer tout l’engrais qu’il leur faut, alors qu’il nous faut continuer à en vivre. Voilà pourquoi nous avons adhérés à la culture du coton, l’engrais auquel sa culture nous donne droit contribue beaucoup à la fertilisation du reste des champs’’
‘’Il y’a de cela deux ans, quand je faisais la relation entre la baisse de nos rendements de mils et notre abandon de la culture du coton, personnes ne voulait me croire dans ma famille. Mais maintenant qu’ils commencent à comprendre, nous revenons petit à petit dans la coton –culture. Nos rendements en mils de l’an passé son simplement en deçà de nos rendements de cette année…’’ tels sont quelques un des propos qu’il nous a été donné d’échanger avec les paysans de Dongoronna ce Samedi 24 décembre lors la séance de pesage des rendements de coton au village.
En l’an 2015, cela va vraiment s’en dire ; Dongoronna - au regard de sa production de coton dans le secteur cotonnier de Ouelessebougou - était petit. Mais à présent que son rendement va au-delà de la dizaine de tonne de coton, l’on comprend qu’il grandit.
A environ 63 Km au sud de Bamako, Dongoronna est le portail du Jitumu. Ce village par lequel on accède au terroir du Jitumu compte actuellement 44 familles pour environ 1200 personnes.
En cette année 2016, sur les 44 familles résidentes permanentes de Dongoronna, 11 ont entrepris la réalisation de champs de coton contre 5 familles l’année 2015 passée. Pour une superficie totale de 14 ha contre 5 ha en 2015, les coton-culteurs de Dongoronna réalisent cette année un rendement total d’environ 15 tonnes 675 Kg de coton graine contre 4 tonnes l’an précédent. Le record de production revient à la famille Mariko Seydou avec un rendement de 4tonnes 17 kg sur 2ha au lieu des 3 ha qu’elle avait initialement prévus en début de saison pluvieuse.
Au cœur de ce regain d’intérêt pour la culture de coton à Dongoronna, c’est le souci de la gestion de terres agricoles appauvries par des années d’exploitations doublé d’une préoccupation de facilitation d’accès aux fertilisants qui vibre. En effet, comme beaucoup d’autres villages du Mali, les terres agricoles de Dongoronna ne sont plus autant bonnes mais ne peuvent plus être reposées pour longtemps. Pression démographique et bradage du foncier agricole obligent. Aussi comme ailleurs, ici à Dongoronna, les fertilisants ne sont pas facilement accessible.
Dans un tel contexte, toute culture qui donne un accès facile aux fertilisant est une particulièrement privilégiée. Et lorsque, les observations paysannes confirment que les champs de mils, de maïs… qui la succèdent réussissent toujours mieux du faits des rémanences des fertilisants l’ayant été apportés, elle devient incontournable. Et c’est cela justement le cas du coton.
C’est une culture dont le choix donne automatiquement accès à des fertilisants ainsi que d’autres intrants à crédit et à temps. En plus d’épargner aux paysans les peines de la quête d’engrais à l’orée de la saison des pluies, le système d’encadrement de la coton –culture permet au paysan une rotation régulière de ces cultures par le déplacement annuel de ces parcelles de coton à travers son champ. Voilà comment, en plus d’être un facilitateur d’accès aux fertilisant, il finit par s’intégrer dans la logique locale de gestion de la fertilité des sols.
Groupe Cibarani