News: Festive-ment instructive, le 08 Mars le plus long de l’an 2017 au Jitumu : Murakoze !

Published:
Tuesday, March 14, 2017

 

Festive-ment instructive, le 08 Mars le plus long de l’an 2017  au Jitumu : Murakoze !

Rarement festivités du 08 Mars auraient été aussi  joyeuses et instructives dans le Jitumu que celles de cette année 2017 ici à Férékoroba.   Mais Quand Bla-ca et Foscar Mali portent Murakozé en partenariat avec ASER Mali au profit des femmes du Jitumu via celle de Férékoroba, ce n’est qu’à de tels évènements exceptionnellement extraordinaires qu’on assiste à défaut d’y participer.

En effet dans le cadre des cérémonies relatives à la célébration de la Journée Internationale de la Femme, s’est ténue cette année 2017 dans le Village de Férékoroba à environ 7 Km de Ouelessebougou dans le Jitumu (sud de Bamako), une formation d’initiation aux bonnes pratiques de production et de commercialisation de la semence de Maïs. Elle s’est déroulée du 06 au 11 Mars 2017 et était destinée spécialement aux femmes de la coopérative Binkady de Férékoroba.

Cette coopérative fondée en 2013 réunit plus de 250 femmes du village. Elle opère essentiellement dans le domaine de l’entreprise de travaux agricoles générateurs de revenus et exploite, dans cette optique,  depuis sa création un jardin potager collectif d’un demi-hectare de taille.

C’est en reconnaissance de leurs efforts de réussites par l’AGRICULTURE à travers cet espace aménagé exploité tout au long de l’an avec des cultures de saison et de contre saison  que l’association Aser Mali, dans son élan permanent de soutien aux femmes et aux enfants, leur a fait délivrer cette année cette formation relative à la production et à la commercialisation de semence de maïs.

La formation fut délivrée par Bla-Ca, l’unique bureau d’étude agricole spécialisé dans la dissémination des bonnes pratiques agricoles via l’approche Murakozé au Mali, grâce au soutien financier l’antenne malienne du Forum Africain des services de conseil agricole (AFAAS) ;  Foscar Mali.

Après les hommes du village de Dissan dans le cercle de Bougouni en 2016, c’était au tour des femmes du village de Férékoroba de bénéficier cette année d’une formation qualifiante adoptant cette approche Murakozé made in Rwanda dont Bla Ca et Foscar restent à ce jour les seuls distributeurs exclusifs.

Conformément à l’esprit Murakozé, la formation de Férékoroba a particulièrement concernée un petit noyau de 20 personnes dont 14 jeunes femmes, 2 femmes adultes, 2 jeunes hommes et 2  hommes adultes. Enfin de formation, ce sont en fait ces 20 personnes et plus spécifiquement les 14 jeunes hommes qui ont la responsabilité d’assister de conseiller leurs confrères et consœurs du village sur les technique de production de semence de maïs voire de leurs transférer les connaissances acquises lors de la formation.   

Murakozé  est une approche qui convient particulièrement bien au contexte Malien  de rareté permanente et de difficulté immense d’accès au conseil agricole et rurale de qualité : 1 moniteur d’agriculture pour 10 villages au minimum et pas moins de 1000 paysans en tout.  Originaire du Rwanda et importée au Mali par Bla-Ca et Foscar Mali,  c’est une approche qui consiste à  installer le conseiller agricole à proximité  du paysan. Elle passe par la dotation d’un ou des  paysans résident du village en savoirs et  savoirs faires spécifiques à la satisfaction de besoins particuliers  en conseils et assistances techniques agricoles  de leurs confrères et consoeurs du village.  Quoi d’autre de mieux pour combler le déficit de moniteur d’Agriculture officiel ? Murakoze est une approche qui convertit par transfert de compétence et délégation de pouvoir, le paysan en conseiller agricole de proximité au service de ses voisins villageois. Ce qui permet de prévenir plusieurs problèmes d’incompréhensions ou d’omissions relatifs à la mise en œuvre de technologies et techniques agricoles issues de la recherche agro économiques.

Les activités de formation de cette deuxième promotion Murakoze à Férekoroba était exceptionnelle à double titre.  Primo, elles ont spécialement concernés les femmes. Secundo, elles portaient sur une semence qui ne rentre pas d’habitude dans le cadre des exploitations agricole féminines classiques : le maïs. Même pas n’importe quel maïs, mais de la semence de maïs. Et c’est justement de là que découle - de mémoire d’autochtones, - toute l’exceptionnalité du caractère extraordinaire des activités ayant entourés ce 08 Mars 2017.  

Car en plus d’être d’une introduction récente au Jitumu, le maïs est une culture  dont les techniques d’exploitations et les types variétaux ne sont même pas encore bien comprises ou connues des hommes. Jadis réservé aux champs de cases, c’est une culture qui fait depuis peu l’objet d’introduction dans les champs familiaux de brousse. En voilà qui fait de son choix   comme thème  de formation pour les femmes de Férékoroba ; un cas qui restera longtemps dans les annales de la formation agricole au Jitumu.

Au-delà de pouvoir attirer l’attention des décideurs locaux et globaux sur les difficultés d’accès aux terres agricoles et aux fertilisants constitutifs des facteurs d’exclusions des femmes de la propriété des  parcelles maïsicoles, c’est une formation dont les fruits finiront par donner lieu à une reconfiguration totale et complète de la cartographie initiale et traditionnelle des producteurs de maïs dans le Jitumu.   En inaugurant par son geste l’émergence d’une nouvelle génération d’acteurs dans la chaine de valeurs maïs au Jitumu, c’est une formation qui ouvre royalement la voie à une véritable évolution du statut de la femme de Ferekoroba voire du Jitumu  vis-à-vis des activités d’exploitations agricoles du maïs. Du rôle unique de simples cuisinières parfois réduites à de simples travaux d’entretiens de champs voire de récoltes du maïs qu’elles occupent de nos jours, ces 6 jours de formations leurs dotent désormais de savoirs et savoirs faires si valides en matière de maïsiculture, qu’elles pourront dorénavant conseiller et suivre les exploitations de maïs de leurs maris pères, fils, petits fils et frères depuis les activités de semis jusqu’aux séquences de commercialisations de leurs récoltes.

Grâce à cette formation qui inaugure l’entrée officielle des femmes du Jitumu à travers leurs consoeurs de Férékoroba dans le cercle très fermé et très masculin de la production de semence de maïs ici au Jitumu voire au Mali ;  la coopérative  Binkady élargit aussi davantage son patrimoine foncier. Sur  décision du chef de village, il leur est alloué un demi-hectare de terre en vue de la mise en œuvre des techniques et notions apprises au cours de la séance de formation à la production de semence de maïs. Sur ce demi-hectare extensible à 1 ha selon les besoins de la communauté féminine de Férékoroba, non loin du jardin potager collectif, la coopérative  conduira cette année ses activités pilotes de production semencières avec l’accompagnement technique et distant de Blaca ainsi que l’apport en intrants agricoles d’ASER Mali et de Foscar Mali. En appuis aux efforts de tous ces acteurs, Cibarani se chargera de l’organisation des femmes de Férékoroba en communauté d’écoute active d’une émission radio à vocation de conseil et de vulgarisation agricoles  conforme à leurs attentes de cultivatrices.  

En dépit des lenteurs pouvant entacher sa progression, l’émergence de cette 2e génération de conseillers agricoles de proximité sise à Férékoroba prouve une évolution constante du taux de germination de l’approche Murakozé au Mali. Cependant sa durabilité requiert  l’implication effective et collective de tous les acteurs des services de développement de l’Agriculture et pose la question même du renouveau des  services de conseils agricoles.      

En attendant la réalisation tant souhaitable de cette synergie d’action multi- actoriels nécessaire au succès de Murakozé ainsi que d’autres approches innovantes en matière de conseil et de vulgarisation agricole ; les activités de formation des femmes de Férékoroba aux bonnes pratiques de productions et de commercialisations de la semences de Maïs prirent fin le samedi 11 Mars 2017 par une grande festivité.

Au cours des discours de clôture,  les autorités communales présentes aux céremonies (mairie et chambre locale d’Agriculture) n’ont pas manqués de souhaiter la poursuite de la dissémination de l’approche Murakozé via d’autres formations à travers le reste des 43 villages constitutifs de la commune de Ouelessebougou, capitale du Jitumu. Bien que le vœu soit bien formulé, sa réalisation comporte divers ordres de difficultés à résoudre au préalable. Ces difficultés sont certainement d’ordres financiers mais elles sont aussi et surtout d’ordres organisationnels et fonciers. Car, même s’il existe beaucoup d’organisation de femmes et d’hommes dans le Jitumu, peu d’entre elles disposent de documents administratifs valides (récépissé, compte en banque…) comme celle de Férékoroba. Enfin peu de village du Jitumu, dispose actuellement de terres agricoles suffisantes comme Férékoroba.

Et  comme pour conjurer tous les risques de prédations pendant la saison des travaux champêtres, les prestations chorégraphiques des ‘’singes de Férékoroba’’ constituèrent le clou des ultimes réjouissances de ce plus long 8 Mars de toute l’année 2017 ici dans le Jitumu.

 

Groupe Cibarani

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